Georges Pérec par L'Ergastule |
...Où étaient les dangers? Où étaient les menaces? Des millions d'hommes, jadis, se sont battus, et même se battent encore, pour du pain. Jérôme et Sylvie ne croyaient guère que l'ont pût se battre pour des divans Chesterfield. Mais c'eût été pourtant le mot d'ordre qui les aurait le plus facilement mobilisés. Rien ne les concernait, leur semblait-il, dans les programmes, dans les plans: ils se moquaient des retraites avancées, des vacances allongées, des repas de midi gratuits, des semaines de trente heures. Ils voulaient la surabondance; ils rêvaient de platines Clément, de plages désertes pour eux seuls, de tours du monde, de palaces.
L'ennemi était invisible. Ou, plutôt, il était en eux, il les avait pourris, gangrenés, ravagés. Ils étaient les dindons de la farce? De petits êtres dociles, les fidèles reflets du monde qui les narguait. Ils étaient enfoncés jusqu'au cou dans un gâteau dont ils n'auraient jamais que les miettes...
"C'est qu'il y a, dira Georges Perec, entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé... Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure possible ; car, dans notre société capitaliste, c'est : choses promises ne sont pas choses dues."
Je connais vaguement cet écrivain pour l'avoir étudier ado au lycée. J'avais aimé le personnage, la personne, sa démarche.
RépondreSupprimerJe ne me rappelle qu'un livre, celui dans lequel il n'y a pas de "A". Sacrée démarche.
Je le retrouve parfaitement dans cette caricature de l'Ergastule.
Bon week-end AMBre. Je t'embrasse.
666 : tiens tiens, tu ne dis rien pour JJG ? (j'ai pensé à toi en mettant la chanson et je me suis dit : "elle va réagir !").
RépondreSupprimerMoi aussi j'avais lu ce livre, ado, et j'en avais été impressionnée. Pour celui dont tu me parles, je suppose qu'il s'agit de La Disparition, dans ce cas c'est la lettre E qui n'apparaît pas.
Merci pour l'Ergastule, je suis sûre qu'il appréciera ton commentaire, :).
Moi aussi je t'embrasse, à bientôt.