Stendhal par Thierry Coquelet (Les Utopies parallèles) |
...Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles
quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait
par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut
près de la porte d'entrée la figure d'un jeune paysan presque
encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était
en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine
violette.
Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d'abord l'idée que ce pouvait être une jeune fille deguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée, et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette. Mme de Rênal s'approcha, distraite un instant de l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur. Julien tourné vers la porte, ne la voyait pas s'avancer. Il tressaillit quand une voix douce lui dit tout près de l'oreille : – Que voulez-vous ici, mon enfant ?
Julien se tourna vivement, et frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rénal avait répété sa question.
– Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux.
Mme de Rênal resta interdite; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme de Rênal regardait les grosses larmes, qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants !
– Quoi, monsieur, lui dit-elle enfin, vous savez le latin ?
Début du chapitre 6 - Le Rouge et le noir - Stendhal
Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d'abord l'idée que ce pouvait être une jeune fille deguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée, et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette. Mme de Rênal s'approcha, distraite un instant de l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur. Julien tourné vers la porte, ne la voyait pas s'avancer. Il tressaillit quand une voix douce lui dit tout près de l'oreille : – Que voulez-vous ici, mon enfant ?
Julien se tourna vivement, et frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rénal avait répété sa question.
– Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux.
Mme de Rênal resta interdite; ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme de Rênal regardait les grosses larmes, qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille ; elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants !
– Quoi, monsieur, lui dit-elle enfin, vous savez le latin ?
Superbe caricature de Stendhal!!!!
RépondreSupprimertrès bon début de semaine AMBre!
bise
Merci beaucoup de ce partage, chère AMBre.
RépondreSupprimerCoucou Ambre.
RépondreSupprimerMerci de ta visite.
Passe une bonne journée A + :))
Un classique !!!
RépondreSupprimerBonne journée
Bizzz Lolo
Le talent de Coquelet est une fois encore éblouissant...
RépondreSupprimerIl donne le vertige même !
✿ ❊ ✿ ❊ ✿ ❊ ✿
RépondreSupprimerMerci pour ce beau partage Chère Ambre
Cette caricature faite par Thierry Coquelet est SUPERBE !
Je t'embrasse
Bon début de semaine à toi
✿ ❊ ✿ ❊ ✿ ❊ ✿
Merci à tous, c'est un plaisir que de partager avec vous le très grand talent de Thierry Coquelet, la finesse et l'élégance de son trait me laissent chaque fois rêveuse !
RépondreSupprimerTrès belle caricature, le costume en plus est impeccable, très belle créa !
RépondreSupprimerUn bon dessin Thierry Coquelet. Stendhal le grand écrivain. Merci pour la rencontre avec lui. À vous du beau temps.
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