Gustave Courbet par Christophe Bodard
d'après l'autoportrait : Le Désespéré
Si la folie, c’est
Dépasser de la feuille quadrillée Pour écrire sur le mur d’à côté Pour donner cours à sa liberté Au risque de se faire condamner
Dire bonjour en passant à un inconnu Qui ne fait que sourire à lui-même dans la rue Choquer un groupe parce qu’il est urgent de quitter Une ambiance délétère qui donne envie de gerber
Ne pas croire en ce qui se veut bien censé Parce que la vie autrement t’a façonné Ne pas aimer comme il faudrait ta mère Car pour cela elle a simplement su faire
Avoir envie de hurler et se boucher Les oreilles car elles vont s’abîmer Ressentir le besoin de tout casser Quand les bornes sont dépassées
Ne pas raisonner comme les autres Ne pas suivre comme un Apôtre Croire encore en des valeurs oubliées Espérer que le monde va s’améliorer
Penser encore innocemment Comme le fait le jeune enfant Avoir le courage d’assumer la trahison Quand on ne te propose que la raison
Jurer à en faire rougir les Cieux Au risque de paraître aux Dieux Vivre en frôlant juste la limite En cherchant toujours la fuite
Alors, si la folie c’est un peu tout cela Je veux bien qu’on me classe là-bas Oui, j’accepte cette douce catégorie Celle que d’aucuns ont bien établie
Oui, je veux être Folle de rage incontrôlée Folle de joie Folle de chagrin Folle d’amour insensé Folle de haine Folle de désespoir Folle à en crever Folle à enfermer
De toute façon c’est risqué J’arriverai à m’en échapper En rongeant avec mes dents Mes propres barreaux dedans.
AMBre, le 11 novembre 2010
J'ai eu la chance de voir cette expo et j'en garde un
souvenir très beau, car j'ai senti la transparence de l'eau
et j'ai ressenti les veines sous une peau diaphane...
Ce Désespéré est à l'origine de ces mots qui
ne sont sortis de ma tête qu'aujourd'hui |
Waow. La c'est une claque. Qui me laisse la joue rouge du sang qui a chauffé.
RépondreSupprimerCe n'est pas de la douleur que je ressens. Mais plutot la passion qui bat
Merci
Merci, Pierre, je ne voulais pas te gifler avec autant de violence !
RépondreSupprimerCe n'est qu'un cri de mon coeur, un parmi tant d'autres.
Coucou Ambre
RépondreSupprimerLa folie,cela me fait peur.
Tu arrive a faire un poème,qui me prends au coeur
Je t'embrasse
Je suis aux anges, j'adore la caricature de Bodard, l'original de Courbet - (comment ne pas être sous le charme de ce visage ?) tu as du te régaler avec l'expo - et ton merveilleux poème qui me parle beaucoup
RépondreSupprimer"Oui, je veux être Folle de rage incontrôlée
Folle de joie Folle de chagrin Folle d’amour insensé
Folle de haine Folle de désespoir Folle à en crever Folle à enfermer"
le tout me fait vibrer,
merci infiniment pour le partage. Bises!
Je te laisse sur ton petit nuage, Liz, la carte transport est valable pour un bon bout de temps.
RépondreSupprimerJe savais que j'atteindrais ta cible, étant donné que je t'avais glissée subtilement dans une ligne.
Ton texte sur la "folie", ta "folie" est une ode à la liberté, à la différence.
RépondreSupprimerAnti-robot tu es. Entière. Passionnée. Touchante. Humble. Avec ce petit grain de folie en + et un cœur énorme.
Le portrait de Courbet sous le regard et les mains de Christophe est sublime et colle à ton texte (et inversement) à la perfection.
666 : merci d'être venue jusqu'ici, ce pays dont les frontières sont floues selon les époques et les dirigeants. Tout ce que je peux te répondre, c'est qu'effectivement je suis folle ! Je t'embrasse.
RépondreSupprimerNon, tu n'es pas "folle" au sens péjoratif du terme. Tu es pleine de vie, de passions et tu suis "ta" voie.
RépondreSupprimer666 : oui, c'est cela, et je "déborde" de temps en temps, quand je pète les plombs. Bisous.
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