"La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée" Platon



7 avr. 2011

LE NOM DES GENS



Mon nom est une personne

A peine sorti du ventre douillet,
Chaque être humain hérite d’une identité
Un prénom, un nom sont à déclarer
S’il doit être reconnu par la société.


Un nom qui lui colle à la peau
Et qui trahit bien souvent son origine ;
Dès l’école maternelle sur son porte-manteau
Avec, au-dessus, les photos qui s’alignent…


Il n’a pas fini, dès lors, de le poursuivre
Pas facile de le lâcher au coin d’une rue !
Comme une ombre, derrière chaque individu,
Il est là, toujours présent, prêt à suivre.


Certains trichent en demandant une autre identité
Mais sans échapper aux fastidieuses formalités.
Se sentent-ils mieux quand ils y sont arrivés ?
Ou continuent-ils, malgré tout, à en être hantés ?


Ce nom qui fait se sentir vraiment étranger
Quand il s’agit, devant tous, de l’épeler
Ce nom qui, au contraire est brandi comme une fierté
D’un pays dont on se dit mais où l’on n’est jamais allé.


Un nom sur un curriculum vitae
Qui ira directement à la corbeille à papier,
Sans se donner la peine de vérifier
QUI existe derrière un courrier envoyé.


Un nom qui n'est bien prouvé
Que si on présente le papier
Qui précise qu’on est né
Et surtout d’où on naît.


Un nom, pour certains,
Qui sonne très bien
Qui donne d’emblée confiance
Ben oui, on est en France …


Il y a des noms comme ça
A coucher dehors, là-bas,
Il y a des noms comme ci
Sans le moindre petit souci.


Quelques lettres de l’alphabet
A jamais associées
Quelques signes alignés
Pour quiconque et à égalité
Sur le marbre gravé.


AMBre, le 7 avril 2011





"Ne me juge pas mal, mais considère-moi plutôt comme quelqu'un qui de temps en temps a le coeur trop lourd"

"Aujourd'hui, je n'ai que des nouvelles sinistres et déprimantes à te donner. Nos nombreux amis juifs sont emmenés par groupes entiers. La Gestapo ne prend vraiment pas de gants avec ces gens, on les transporte à Westerbork, le grand camp pour juifs en Drenthe, dans des wagons à bestiaux"...

6 commentaires:

  1. Muy bien¡¡¡Gracias, eres una gran artista¡¡¡

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  2. Johnny : merci du fond du coeur.

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  3. Ton billet est ma-gni-fi-que et émouvant. Et malheureusement d'actualité. J'ai vu ce film formidable et justement multi-récompensé, beaucoup plus profond que les apparences (comme beaucoup de comédies, à mon sens le genre cinématographique le plus difficile à réussir mais aussi le plus intéressant). Je l'ai vu et j'ai été soufflé par la justesse de la vision sociale actuelle. A l'heure où l'on déclare des énormités sur les émigrés, les races, où l'on veut tout cadrer, restreindre, légiférer, flatter les bas instincts, à l'heure où l'on ressort les vieux slogans de triste mémoire, ton poème vient comme une lumière salutaire éclairer mon écran et mon esprit. Puisse-t-il faire le tour de la blogosphère ! Merci !

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  4. Christophe : merci, il n'ira pas jusque là mais s'il atteint les personnes qui comptent pour moi, je serai heureuse qu'ils comprennent mes mots.

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  5. j'ai pas vu le film... mais , tes mots , Ambre...
    le nom que l'on porte nous relie à notre humanité, quel qu'il soit , on devrait toujours pouvoir le porter avec fierté.
    Ton poème , il est magnifique, merci de nous l'avoir offert aujourd'hui.
    Bisous.

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  6. Emma : je te recommande ce film vivement, c'est d'ailleurs après l'avoir vu dimanche dernier que mes mots sont sortis.
    Je te remercie très fort de les avoir appréciés, mais venant de toi aucune surprise, je te ressens tellement humaine ! Je t'embrasse.

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