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| Attente par Tom (Photo & Graff) |
Ils ont souvent tout perdu, famille, travail, maison, raisons de vivre, ceux qui arpentent le hall de la gare de Lyon sans espérer partir nulle part.
Ils ont tout perdu et ils n'attendent plus rien. Parmi eux, il y a la vieille, élégante dans sa misère, cheveux coiffés, habits bleus. Depuis trois ans qu'elle vit là, elle s'est reconstruit un univers dans la salle des pas perdus. Son Caddie toujours plein d'un savant bric-à-brac. Ses copains de galère, Max, Henri, Elie, Céline. Ses combines et des confidences avec Yvonne, la dame-pipi. Ses trouvailles quotidiennes dans les poubelles garnies par les gavés, les nantis, les inconscients.
Sa boîte à sucre, boîte aux secrets, aux souvenirs de la vie d'avant. Le spectacle de ceux qui ne veulent jamais perdre, ni leur temps, ni leur argent, ni un seul pas, ni rien. De temps en temps un festin de rouge et de jambon-baguette avec les autres. Et sa chambre à coucher, carton et couverture derrière les deux piliers de l'angle gauche. Tout est en place, bien rôdé. Une routine comme une autre. Jusqu'au jour où la vieille aperçoit une toute jeune fille sur un banc, à l'heure du 19 h 48 pour Avignon.
Elle est différente. Fragile. Au bout. Elle semble regarder quelque chose intensément, à l'intérieur d'elle-même. Puis elle se lève. Et la vieille reconnaît son pas. Un pas perdu.
Ils ont tout perdu et ils n'attendent plus rien. Parmi eux, il y a la vieille, élégante dans sa misère, cheveux coiffés, habits bleus. Depuis trois ans qu'elle vit là, elle s'est reconstruit un univers dans la salle des pas perdus. Son Caddie toujours plein d'un savant bric-à-brac. Ses copains de galère, Max, Henri, Elie, Céline. Ses combines et des confidences avec Yvonne, la dame-pipi. Ses trouvailles quotidiennes dans les poubelles garnies par les gavés, les nantis, les inconscients.
Sa boîte à sucre, boîte aux secrets, aux souvenirs de la vie d'avant. Le spectacle de ceux qui ne veulent jamais perdre, ni leur temps, ni leur argent, ni un seul pas, ni rien. De temps en temps un festin de rouge et de jambon-baguette avec les autres. Et sa chambre à coucher, carton et couverture derrière les deux piliers de l'angle gauche. Tout est en place, bien rôdé. Une routine comme une autre. Jusqu'au jour où la vieille aperçoit une toute jeune fille sur un banc, à l'heure du 19 h 48 pour Avignon.
Elle est différente. Fragile. Au bout. Elle semble regarder quelque chose intensément, à l'intérieur d'elle-même. Puis elle se lève. Et la vieille reconnaît son pas. Un pas perdu.
Encore un post "thématique", quelle belle idée, et quel travail de recherche ! Je suis (quotidiennement) admiratif.
RépondreSupprimerMerci, pour être sincère et au risque de paraître "suffisante" je dois dire que ces "associations" existent déjà dans ma tête ou qu'elles s'imposent à moi dès que je vois une photo ou un dessin, c'est le cas aujourd'hui avec la photo de Thomas.Chaque matin quand je découvre les nouveaux posts cela peut changer ce que j'avais prévu de mettre. Voilà tout simplement comment je réagis !
RépondreSupprimerCe texte me bouleverse, bravo! Quel talent tu as, Ambre!
RépondreSupprimerLa photo qui l'accompagne est au poil, de manière à ce que l'on puisse se projeter comme il se doit.
Magnifique.
Merci Ulvinne, j'aurais aimé pouvoir écrire cela, il s'agit du résumé du livre que j'ai beaucoup aimé et que je recommande.
RépondreSupprimerMes textes perso sont signés AMBre, le cas échéant.
Je t'ai écrit que j'étais très heureuse d'avoir découvert ton blog grâce à ton inscription sur le mien, et si tu es d'accord je me permettrai de poster tes photos ici, avec un lien direct vers toi évidemment. A bientôt, et bonne journée !
Post émouvant et très bien illustré ;)
RépondreSupprimer(côté musique : coup de coeur pour Tracy Chapman)
J'adore. Merci Ambre de tant donner.
RépondreSupprimerJe travaille justement sur le thème de la transparence en photo. Je ferai bientot un thème dessus, si j'arrive a prendre la photo que j'ai en tête. Tu verras que l'on va avoir encore des choses à partager.
Liz : merci ! Bientôt un post spécial Tracy Chapman, que j'adore pour sa voix, sa simplicité, sa musique, pour tout quoi !
RépondreSupprimerPierre : Yes !!! tu as tout compris, j'ai tellement à donner, à partager, à explorer. Je suis ravie que tu aies envie d'une certaine "complétude". Merci.
Encore un régal en perspective ;)
RépondreSupprimerEh bien ce n'est pas perdu pour tout le monde. Ah Tracy Chapman, bien, très bien. La photo de Tom est superbe (en plus il est plus soigneux que moi, il met bien les piliers bien droit, moi je les fous toujours un peu de travers). Il y a deux thèmes que j'aime bien sur cette photo: la répétition et les lignes de fuite.
RépondreSupprimerJe pourrais parler des heures (quoique ma voix est un peu naze car j'ai parlé toute la semaine dernière). Je me souviens un jour à Londres, Heathrow T5, et je discutais avec une personne qui avait suivi ma formation (un truc informatique/chimie, rappelons, ch'suis ingénieur), enfin j'écoutais surtout. Elle faisait du théâtre pendant ses loisirs, me parlait du dernier film qu'elle avait vu (l'histoire d'un mec qui vole d'un pays à l'autre - je ne crois pas que c'était The terminal, mais j'ai mauvaise mémoire) et puis de l'interprétation d'un rôle au théâtre. Je lisais, enfin j'essayais de lire un bouquin d'Eco "limite de l’interprétation", donc ça tombait bien. Mais donc, oui, bien, très bien (j'arrête avant que je ne commence à radoter - euh, non j'arrête parce que j'ai des chemises à repasser :-)).
Merci d'être venu te perdre jusqu'ici :)
SupprimerJe vois que tu n'y es pas venu pour rien en tout cas ! tu me fais sourire encore cette fois, j'aime bien quand tu me parles de toi même si ta voix est cassée.
A bientôt, cher Mojo Jojo, et bon courage pour le repassage. Si tu l'as à portée d'oreille, écoute Jean Ferrat : On ne voit pas le temps passer...